Je suis une Insomniaque !

Et bien voilà ! (déjà) deux cures de terminer ! il n'en reste qu'une et cette fameuse greff
Pourtant, je devrais être heureuse ! la fin approche non ?je devrais avoir une totale confiance ! je me sens mieux, les ganglions ont largement fondu !  
                                    Et pourtant.... 

Si il y a bien quelque chose que je n'ai pas réussi à bien gérer dans cette aventure, c'est mon stresse. Je me suis découverte en grande stressée ! 
Il y a bien une raison pour que le stresse envahisse mes nuits, mes pensées et qu'il nourrisse mes inquiétudes. Je passe le Tep Scan de contrôle dans quelques jours. Mercredi premier Février.  
C'est cet examen qui va me dire si, le traitement marche bien. Soyons optimistes, peut être que j'entendrai le mot "Rémission" ?  
Je veux y croire, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il peut y avoir une mauvaise nouvelle. 
Je dors mal, je suis tendue, j'en cauchemarde. 

Se soir, en tant que grande insomniaque, et le trouillométre à zéro que j'écris en toute sincérité. J'ai vu, écouter trop de chose dans cette maladie. J'ai eu peur, j'ai angoissé. J'ai pleuré, j'ai eu mal, très mal. Mais je me suis aussi découverte. Je sais maintenant ce que je veux faire, pas faire. Qui être et qui ne pas être. Accessoirement j'ai aussi surbooker mes prochains mois de fiestah, de voyages et de projets un peu loofoques. 
J'ai appris que la vie vaut la peine d'être vécue. Et si je devais tirer un enseignement de tout cela, je dirais que pour vivre, il faut se battre et ne jamais baisser les bras. Il faut se battre pour ce que l'on aime. Et surtout de vivre avec les gens qu'on aime. 
Sortie de la bouche d'une fille de dix huit ans, ça peut paraître enfantin, sortie d'un roman un peu à la con. 
Alors je l'avoue, ça sort de ma propre histoire. 

La maladie fait peur, autant qu'au malade qu'aux personnes autours, et beaucoup ne reste pas pour diverses raisons : peur de vous décevoir, de vous voir mal, d'être impuissant aussi... Pour ma part se serai idiot de dire que les problèmes ne viennent que des autres. Puisque j'ai coupé les plombs avec des personnes qui vivaient une vie normale. Et parfois, ça m'a mise hors de moi. Pourquoi pas moi ?  entendre les récits de soirées, de sorties au soleil, toutes ces choses auxquelles je n'avais pas le droit... 
Mais la vie suit son cours et j'ai pour habitude de dire  que le monde continu de tourner , malade ou pas. Il faut savoir accepter. J'ai pas dis qu'accepter ne faisait pas mal.  

J'ai appris aussi, que mon corps n'étais pas un objet de critique. Certes il m'a trahit, mais il est à moi. Et personne n'a le droit de le juger. Il est aujourd'hui meurtri par de multiple batailles, par le combat contre le cancer. Mais il sera temple de repos et de fierté. Un jour je regarderai mes cicatrices,et je me dirai : " je l'ai fait, je suis fière"  

Mais, une des choses les plus précieuse que j'ai pu vivre , à travers mon combat, c'est de n'être jamais seule. Si plus haut je disais que la maladie faisait peur, il y a bien des gens, qui vous soutiennent, tout le temps. 
J'ai vu que j'avais des amies en or, toujours là pour me faire rire, et pour ne pas me faire sentir malade. 
Une famille plus que présente, aux petits soins pour moi. Parfois rongée par l'impuissance, mais qui ont sû me remonter le moral. 
Des preuves d'amour engrainées par la gnaque de me voir heureuse : " tu sais ma chérie, même sans cheveux tu restes belle comme un cœur".   
Pourquoi cette phrase résonne comme un doux son dans ma tête ? et bien parce que c'est mon beau pére qui me l'a dite, le jour où il a tenu la tondeuse pour me raser la tête.  
Ma mére présente à toutes mes chimio. Aussi insupportable que ça pouvait être, elle me tenait le sac en plastique et me répétais sans cesse que "c'était pas grave". 
Je sais qu'elle comptait les minutes, les moindres petites secondes, et qu'elle voulait partir à peine arriver aux séances. Mais non, elle l'a vécu aussi. 
Et un frère qui sortait de ses cours au plus vite pour essayer de me faire rire aussi insupportable que se soit pour lui, de me voir aussi faible.  
En sommes j'ai reçu beaucoup de soutiens extérieur aussi et c'est beau.  

J'ai écouter l'interview d'une fille qui a eu la même maladie. Elle a pour philosophie de dire que, " la maladie est un cadeau. Mal emballé mais un cadeau quand même" 
Je pense qu'un jour je penserai comme elle. 
Pour l'instant je suis dans le stresse de cet examen. Je veux qu'il soit bon mais ma volonté n'agit pas sur les images du scanner. Alors pour faire passer le temps. Je parle et j'écris un peu trop. 
Q'importe, je ferai comme Samuel Beckett et je me dirai que si j'échoue et bien , j'essayerai encore, pour mieux échouer. 


                                      "Try again, Fail Better" 

Commentaires

Articles les plus consultés